Chiipie & Nymphéa

Enfin, je rentrais dans la carrière de saut. J'étais assez anxieuse car c'était mon premier concours avec Nymphéa. Je trottai vivement jusqu'à la cabine de jury. Je me présentai et attendais la cloche. Lorsqu'elle retentit, j'étais sur la piste à main droite entre l'obstacle 10 et la barrière, au trot. Je reculai ma jambe gauche et pressai la droite à la sangle. Nymphéa prit le galop, un galop assez vif. Je le ralentis et me dirigeai vers le numéro 1. C'était un vertical, tout simple. Je galopais enlevé et dans l'abord, m'asseyais. J'attendais mon saut. Je comptais mes 3 dernières foulées avant l'obstacle. Et à 1 je pressai les talons et donnai un coup de bassin. Nymphéa prit son appel et s'envola au-dessus de l'obstacle. Je me contentais d'accompagner.

Derrière, je me rassis tout de suite car le prochain arrivait vite, surtout que Nymphéa était difficilement contrôlable. C'était encore un vertical. 3,2,1 et je faisais signe à mon cheval de sauter. Il sautait et moi j'accompagnais. A la réception je galopais enlevé en direction du suivant. Je continuai tout droit vers la piste et vins m'appuyer dessus pour tourner à droite vers le 3, un oxer. Nymphéa accéléra à l'abord. Je m'assis dans ma selle et tentai de le retenir. Il prit son appel trop tôt, malgré le fait que j'attendais mon saut. Il fit un effort énorme pour sauter l'obstacle. Je volai au-dessus de ma selle. Malgré ses efforts il toucha la barre qui tomba à la renverse.

Derrière, je m'asseyais dans ma selle et calmais l'allure. Nymphéa commençait à ralentir à la vue du mur qui se dressait devant nous. Je gardais mes jambes au contact et fis un appel de langue. Devant, il fit mine de piler. Je donnais un coup de bassin et il sauta, avec le cœur, sans doute. C'était bien la première fois. Derrière, je le caressais et continuais au galop. Il y avait une assez grande galopade entre cet obstacle et le suivant. Je tournai à gauche et passai entre le numéro 6 et le numéro 11. Nymphéa commençait déjà à reprendre du gaz. J'étais au galop enlevé et j'avais les doigts bien fermés sur les rênes qui restaient tendues. Je passai devant le triple, tournai une nouvelle fois à gauche, avant d'aborder les palanques de l'obstacle 5. Normalement, Nymphéa ne réagissait pas devant cette difficulté. Je remis du galop dans ma courbe et m'assis dans ma selle en attendant le saut. Nymphéa vola au-dessus de l'obstacle avec style, et moi je me mis en équilibre, comme à chaque saut, pour ne pas le gêner. Les palanques franchies, je galopai enlevé jusqu'à la hauteur du 3 et tournai à droite après celui-ci.

Je me collai à la piste pour passer derrière le 8. Puis, je la quittai et arrivai tout droit vers l'obstacle suivant, un oxer. Je coupai la ligne des deux derniers obstacles du triple et m'assis dans ma selle. Nymphéa prit son appel un peu tard cette fois ci; c'était de ma faute, car je n'avais pas fait le compte à rebours des foulées. Il toucha la barre, mais elle resta en place. A la réception, je galopai enlevé jusqu'au niveau de l'obstacle 11, et passai derrière en me collant à la piste. Je la quittai à peu près au niveau du 10, en choisissant la direction à gauche. En voyant le triple, Nymphéa accéléra. J'essayai de le ralentir, mais le 7a arrivait trop vite. Le premier fut sauté avec assez de précipitation mais sans dégâts. La seule foulée fut un peu courte mais le saut du 7b, quant à lui, était assez réussi. Nymphéa avait abordé l'obstacle comme un fou mais les courtes foulées l'avaient calmé. A la réception, je me redressais afin de calmer le jeu.

Nymphéa rentrait 2 foulées sans problème, puis sauta le 7c avec aisance. Derrière, je passai entre le 3 et le 4 dessinai une courbe à droite pour aller sur le numéro 8 : une SPA. Nymphéa n'en avait sauté qu'une seule. Il commençait déjà à faiblir au niveau de la cadence, mais je lui donnai alors un petit coup de talon discret, et attendis mes trois foulées. A un je m'élançais sur le saut. Nymphéa un peu hésitant toucha la barre encore une fois, sans la faire tomber heureusement.

Ensuite, je continuai tout droit au galop enlevé avant de tourner à droite. Le 9a arrivait très vite. Nymphéa fit un petit pied dans l'abord, mais sans conséquences. Une foulée très bien maîtrisée, je n'eus qu'à relancer Nymphéa pour le suivant. L'éventail. Ça, il ne l'avait jamais sauté. Peu importe, il le sautera ! Je le cadrai bien avec mes rênes, pressai les jambes, le laissai regarder, j'attendais mon saut. Nymphéa regarda ce nouvel obstacle, prit son temps, mais le sauta quand même. Je restais en équilibre et toujours en accompagnant. Derrière, mon étalon avait déjà repris de l'allure. Un peu trop même, et le bidet arrivait très vite ! Il se précipita et au dernier moment, pila. Je lui donnai un coup de cravache sur les fesses, et il s'élança au-dessus de l'obstacle. Je ne m'y attendais pas du tout, j'en perdis mes étriers. J'atterris de l'autre côté et lâchai mes rênes pour la ligne d'arrivée. Je la franchis au grand galop, puis caressais mon cheval pour tous ses généreux efforts. Après deux tours de carrière, je pus enfin le repasser au pas et sortir rênes longues.