* Lilou au Seigneur.

J’entre tranquillement dans le rond de longe, tenant bien fermement Lilou qui ne semble pas très enjoué de devoir travailler à cette heure-ci. Tout le long du chemin, celle-ci m’embarquait sans retenue, manquant de me faire lâcher la longe. Je referme la barrière derrière moi, et me place au centre du rond de longe. Je caresse tendrement Lilou, essayant de la calmer.
Je vérifie la sanglage ainsi que les cloches, afin qu’elle ne les perde pas en route. Lorsque tout est en ordre, je claque de la langue et rallonge petit à petit la longe, incitant la grisette à rejoindre la piste circulaire. Je lui fais prendre dès maintenant un pas actif, jouant avec la longe et la chambrière. Tout de suite je remarque que Lilou n’est pas habitué à être longé. Tête en l’air, respiration rapide, elle semble perturbé par cette forme de travail.

" C'est bien ma grosste, ça va bien se passer. "

Répétitivement, je détends et tends la longe afin qu’elle allonge ou rassemble son allure. Je ressens très vite les vibrations se ses muscles par le biais de la longe, je comprends alors qu’il faut que je sois plus délicate avec sa bouche, laissant toujours ainsi la longe légèrement détendue. Je commence alors à tester sa réactivité grâce à des arrêts fréquents. Lors de mes premiers essais, elle revient toujours au pas vers moi, s’arrêtant alors face à moi. Je teste alors une technique que j’utilisais souvent avec mon ancien cheval. Je le mets au pas sur la piste, et lorsque je lui demande l’arrête, c’est moi qui me déplace vers lui, ainsi, elle reste sur la piste. Je répète cette action à quelques reprises, puis lui redemande l’arrêt, sans que je me déplace.

" Bien, bien, bien ma puce ! "

Elle s’arrête, les 4 membres bien alignés, parallèles les uns aux autres. Cependant, elle gigote un peu la tête, la basculant de haut en bas. Je lui demande alors un départ au trot, elle passe malheureusement par quelques foulées de pas. Elle adopte rapidement un trot de travail, mais traîne un peu les sabots, soulevant alors sur son passage pas mal de sciure. Je claque la chambrière, elle réagis au quart de tour et m’arrache le bras, y mettant toute sa force. Rapidement, je reprends le contrôle, veillant à ne pas lui arracher la bouche en tirant sur la longe. Quelques paroles, un non haut et fort, et Lilou s’arrête face à moi, le souffle rauque.

" C’est rien ma grande, on recommence. Mais cette fois, essaie de ne pas me démembrer ! "

J’esquisse un petit rire, et la remet en piste, toujours à main droite. Claquement de chambrière, je ressens le frisson qui le parcoure. Je souffle un petit « chut » pour la rassurer, et lui fait adopter un trot léger, qu’elle agrémente de elle-même par des mouvements aériens. Je la félicite par la voix, et commence à lui faire allonger et rassembler son allure grâce à la tension de ma longe. Au bout de quelques minutes, alors que je lui parle doucement sans arrêts, elle commence à baisser la tête. Je surveille qu’elle ne travail pas trop sur ses épaules. Un sourire de fierté vient se dessiner sur mes lèvres. Je lui laisse un peu de longe, ce qui l’aide à garder une allure stable et cadencée.
J’enchaîne alors avec quelques transitions trot/pas, qu’elle accepte sans rechigner. Je remarque qu’elle semble confiant, gardant toujours un œil sur moi et mes réactions, elle semble prendre en compte celles-ci dans ses propres réactions, comme si le fait de voir des signes de contentement sur mon visage la détendait. Premier bon point de cette séance : elle réagis très bien à la voix. Petit à petit je rallonge de plus en plus la longe, la faisant repasser au pas et souffler.

" De mieux en mieux ma grosse. "

Le vent commence alors à se lever, venant faire ballotter la longe. Préventive, je reprend un peu de la longe, afin qu’elle ne se prenne pas accidentellement les pieds dedans. Après quelques minutes de pause, je le fais revenir vers moi et lui change la longe de côté. On va travailler à main droite les transitions arrêts/pas/trot, ou vice versa.
Elle reprend un comportement attentif, et adopte un pas cadencé. J’essaie d’utiliser le moins possible la chambrière, et le plus possible ma voix, ainsi que l’action de mes mains. Quelques arrêts : je tends légèrement la longe « brusquement », et souffle sévèrement « ar-rê-ter ». Du pas, je lui demande quelques foulées de trot, puis qu’elle repasse au pas. Pour cela, je joue dans la tension de ma longe. Je suis forcée d’utiliser la chambrière. Elle réagis vite, mais semble toujours un peu perturbée par celle-ci. Je refais cet exercice quelques fois, enchaînant des changements d’allures rapides.
Je la mets au trot, et lui demande un arrêt bref. Elle repasse quelques foulées au pas, à quelques reprises. Je la rassure, et n’hésite pas à jouer avec la longe : je saccade mes mouvements, donnant deux petits coups légers dans la longe. Elle lève d’abord la tête en signe de refus. Je la repasse au pas, puis à l’arrêt. Je m’avance vers elle.

" On va essayer autrement p’tite pepete "

Je me place au niveau de son épaule, et marche à ses côtés. Lorsque je m’arrête, je donne un léger coup dans la longe, comme si j’avais ses rênes en main. Je répète cet exercice, puis commence à trotter, courrant à côté de elle. Même exercice : arrêt brusque avec deux petits coups de longe. Elle rechigne, mais se détend petit à petit, comprenant alors ma demande. Je la caresse, et retourne au centre de mon cercle. Je recommence. Trot, deux petits coups de longe, et un arrêt brusque pour moi, au milieu. Elle hésite, mais s’arrête. Un arrêt un peu tordu.
Après 10min de travail arrêt/pas/trot, avec des transitions de l’arrêt au trot réussies du premier coup, je la laisse souffler quelques minutes, longe pendante.

Elle revient de elle-même vers moi, demandant des caresses. Je ne refuse pas, vu la bonté de ce cheval. Cependant, je ne m’éternise pas. Le soleil va bientôt commencer à se coucher, et il me reste encore le même exercice à faire au galop.
Je la mets sur la piste au pas, mais je dois donner un petit coup de chambrière pour la réveillé, un peu étourdis par mes câlins. Je lui demande une transition au trot, puis au galop. Elle s’emballe d’abord, je la repasse au petit trot. Je la remets au galop, mais tends tout de suite la longe, la limitant dans son allure. Quelques allongements, puis je la repasse au pas progressivement. Elle est très réactive, mais je sens qu’elle n’est pas trop concentré. Elle semble vouloir se défouler. Du pas, j’essaie de lui demander le galop. Bizarrement, elle le prend sans même passer au trot. Quelques foulées, je la repasse au pas, la félicite. Je recommence l’exercice : Elle le réussit à merveille.

" Bien ma grosse, tu vois quand tu veux =) "

Arrêt à partir du pas, demande le galop. Elle répond très bien, adoptant un galop plutôt gracieux. Je souris devant la beauté de ses mouvements, ses muscles en action, frétillant à chacune de ses foulées. Arrêt à partir du galop : elle repasse d’abord quelques secondes au pas. Je ne lui en demande pas plus, sentant qu'elle commence à se fatiguer. Je la fais souffler quelques minutes, en profitant pour changer de côté la longe. Un dernier petit effort, puis la récompense. Au trot sur la piste, départ au galop. Quelques allongements : je remarque qu’elle a plus de facilité à main droite. Arrêt à partir du galop : toujours le même problèmes d’allures. Je lui redemande alors le galop, lui lâche un peu de longe, toutefois je lui redemande quelques transitions répétitives : trot/galop, galop/pas et vice versa. Je la fais repasser au pas, lui laisse un peu de longe, la fait souffler.

" C’est finis pour aujourd’hui ma grande, tu as bien travaillé =) Cependant, tu n’as pas finit de goûter à la longe ! "

Tranquillement je rentre aux écuries, Lilou au Seigneur tête basse à côté de moi, en sueur. Je lui parle doucement, de tout et de rien.

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